Bien que tabou dans notre société, le traumatisme sexuel, qu'il soit incestueux, conjugal, amical, est bel et bien plus que présent. En effet, selon les chiffres officiels, il concerne 1 femme sur 5 et 1 homme sur 13. Il est donc important de pouvoir l'extérioriser auprès d'un professionnel formé à recevoir cette parole.
Sachez simplement que vous n'êtes plus seul.es.
Je vous crois. Ce sont les mots que je prononcerais si vous êtes amené.es à me confier une agression, un viol.
Je vous crois, lorsque les souvenirs sont très précis, trop douloureux à supporter, qu'ils vous hantent et vous handicapent au quotidien.
Je vous crois, même lorsque le mécanisme de défense de dissociation a fait son œuvre, et que vous-même n'êtes plus certain.e d'avoir vécu un traumatisme sexuel, lorsque les souvenirs sont flous mais que vous sentez dans votre corps, dans votre chair, que quelque chose qui n'était pas permis s'y est passé. Lorsque une image revient sans cesse, lorsque un son, une odeur, peuvent déclencher une sensation intense de mal-être.
Je vous crois lorsque vous me direz que vous ressentez de la culpabilité. Elle survient spontanément pour diverses raisons, soit par effet des neurones miroir (l'attitude de l'agresseur a été intériorisée), soit parce que vous ignorez le processus de dissociation et vous en voulez de ne pas avoir réagi. Il est à noter qu'un autre facteur de culpabilisation extérieure n'est pas à oublier : la société. On sait aujourd'hui que seulement 1% des viols sont condamnés.
Ensemble, nous pourrons déplacer cette culpabilité sur l'auteur des faits, et la culpabilité changera de camp.
Les traumatismes sexuels peuvent engendrer des problématiques telles qu'un stress post-traumatique, des troubles de la concentration, trouble du sommeil, dégout du corps, troubles alimentaires, conduites à risque, difficultés à se connecter à son corps, à ses émotions... que nous pourront, ensemble, et à votre rythme, laisser derrière vous.
Je sais également ô combien il est important pour une victime de ne pas être réduite uniquement à ce statut. Je le sais. Vous êtes une victime de tel agresseur, commise à telle période, à tel endroit. Mais vous êtes aussi tellement plus que ça. Vous êtes vous, une personne à part entière dont l'agression ne définit pas tout.
Nous ne pourrons pas refaire le passé, mais nous pourrons faire en sorte que l'avenir soit meilleur, et plus doux.
Comments